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Accueil > auguste françois Michaut

auguste françois Michaut

 

Auguste-François Michaut, graveur phare de la Restauration

Né en 1786, Auguste-François Michaut fut le graveur des principales monnaies sous les règnes de Louis XVIII et Charles X. Après plusieurs années de formation en tant que sculpteur sous Napoléon, il se consacre à la gravure en médaille à partir de 1810. Elève de Galle l’aîné, il remporte le concours lancé au début de la première Restauration marquant de son empreinte retour de la monarchie en France. Découvrez son parcours et l’une de ses pièces les plus emblématiques : la 20 Francs Or Louis XVIII

 

Contexte Historique

Après l'abdication de l'empereur Napoléon Ier, qui marque la fin du Premier Empire, Louis XVIII met un terme à cette période tumultueuse avec la Première Restauration, rétablissant ainsi la monarchie en France. Malgré les nombreux défis politiques et les tensions qui subsistent dans un pays encore marqué par les guerres napoléoniennes, Louis XVIII parvient à stabiliser le royaume et à consolider son pouvoir.

Il règne en tant que roi de France et de Navarre du 6 avril 1814 au 20 mars 1815, avant d'être brièvement évincé par le retour de Napoléon lors des Cent-Jours. Après la défaite définitive de Napoléon à Waterloo, Louis XVIII reprend le trône le 8 juillet 1815, débutant ainsi un second règne qui se poursuivra jusqu'à sa mort le 16 septembre 1824.

Durant cette période, il s'efforce de naviguer entre les attentes des royalistes légitimistes et les aspirations libérales, tout en préparant son frère et successeur, Charles X, qui montera sur le trône en 1824, pour poursuivre la restauration monarchique.

 

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Les débuts d'Auguste-François Michaut

Auguste-François Michaut naît dans un milieu artistique à Paris. Son père, Jean Michaut, est fondeur d’objets d’art et ciseleur, tandis que sa mère décède en 1801. Il entre à l'École des beaux-arts de Paris vers 1804, où il développe d'abord un intérêt pour la sculpture, sous la tutelle des sculpteurs François-Frédéric Lemot et Jean-Guillaume Moitte. En 1809, il est admis à concourir pour le grand prix de Rome, mais sa mauvaise santé, causée par une maladie de poitrine, l'incite à renoncer à la sculpture.

Se tournant vers la gravure en médaille, il se forme sous la direction d'André Galle, également connu sous le nom de Galle l’aîné. Sa signature de graveur est « Michaut F. », accompagnée d'un symbole représentant une lampe romaine sur une ancre. En 1812, il remporte le second prix de Rome lors du concours de gravure en médailles de l’Académie des beaux-arts avec sa médaille intitulée L'Hercule français. L'année suivante, il est à nouveau en lice, et bien que le jury regrette de ne pouvoir attribuer deux premiers prix, Michaut est reconnu pour ses talents exceptionnels.

Il grave pour le gouvernement de Napoléon Ier la médaille de l’Aigle française sur le Wolga, sous la direction de Dominique Vivant Denon en 1812. En 1814, son fils Auguste Victor Michaut naît, et sera légitimé lors de son mariage avec Jeanne Louis, qui est de cinq ans plus âgée que lui et divorcée d’un premier mari en 1804.

 

Carrière de graveur

 

Sous Louis XVIII


Durant la Première Restauration, un concours pour définir le futur type des monnaies de Louis XVIII est ouvert le 2 août 1814. Michaut propose un modèle de pièce de 40 francs, en plusieurs métaux, et quatre types de pièces de 5 francs. Il remporte ce concours face à six autres graveurs plus âgés, dont Jean-Bertrand Andrieu et Nicolas-Guy-Antoine Brenet.

L'ordonnance du 9 décembre 1815 fixe au 1er janvier 1816 les nouvelles émissions de monnaies signées par le graveur Michaut. Son modèle pour une monnaie française de cinq francs (ou écu) lui vaut de nombreux éloges, avec des critiques d'art comme Edmond About affirmant : « lorsqu'on jette cet écu sur le comptoir d'un marchand, on ne se doute pas qu'on dépense un chef-d’œuvre. » Thérèse Vallier ajoute également qu'« avec son écu à l'effigie de Louis XVIII, Michaut donne, dans un éclair de génie, une vraie petite merveille d'élégance et de clarté. »

Le 9 décembre 1816, le roi Willem de Luxembourg lui confie la gravure des coins pour les pièces de 10, 3, 1 et 1/2 florins, à son effigie, tandis que D. van der Kellen et A. J. van der Monde, graveurs de la Monnaie d'Utrecht, sont chargés de frapper les pièces de monnaie en argent et en cuivre, ainsi que des ducats en or. Auguste-François Michaut signe les pièces de monnaie néerlandaises suivantes :

-1817 : 10, 3, 1 et 1/2 florin ;
-1817 : 3 florins, nouveau type ;
-1818 : 10 florins.
Il exécute également plusieurs médailles, dont celle de la réunion de la Belgique à la Hollande (1815). Nommé membre de la Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand en 1820 (classe de gravure) et membre de l’Institut royal des Pays-Bas, Michaut importe en Belgique le tour à portrait, une machine permettant d’obtenir une copie réduite d’une médaille, inventée par Anatole Hulot.

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Sous Charles X

À l’avènement de Charles X, Michaut imagine la médaille dite « des vœux des habitants de Versailles », exprimant le souhait des versaillais de voir le roi retourner dans ses appartements. En 1825, un concours est ouvert pour l’effigie de Charles X sur les monnaies.

Le premier concours, auquel il ne participe pas, reste sans résultats. Les pièces de 5 et 40 francs lui sont commandées au second concours pour graver le nouveau système, et il est rémunéré 448 000 F pour sept systèmes. En 1829, le ministère de la Marine lui commande la gravure d'une médaille sur le thème : Charles X donnant la charte aux Colonies. De plus, il collabore avec James Pradier pour réaliser une médaille à la gloire de Louis-Philippe Ier.

Les brûlures graves aux mains contractées lors de l’incendie rendent le maniement des outils extrêmement pénible. Malgré cela, il tente de concourir pour l’effigie de Louis-Philippe Ier sur les monnaies en 1830, mais le roi ne lui accorde pas la séance particulière demandée, et les pièces sont finalement réalisées par Nicolas-Pierre Tiolier. En 1831, Joseph François Domard, un condisciple de l'École des beaux-arts, remporte le concours.

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Fin de carrière et retour à la sculpture

Michaut se propose alors pour le poste de conservateur à la Monnaie des médailles, puis pour celui d'inspecteur-vérificateur des coins devant servir à frapper les monnaies, mais sans succès. Sa production de médailles ralentit à partir de cette date, et il se retire rue de Vergennes, dans le quartier des Chantiers à Versailles.

Il se fait appeler « Michaut des monnaies » en raison de la confusion avec un général des campagnes napoléoniennes du nom de Michaux, qui habite dans la même rue. Il vit de diverses rentes, de loyers d'appartements à Versailles et Paris, ainsi que d'une indemnité de logement de 300 francs annuels accordée par le Bureau des sculptures.
Auguste-François Michaut meurt à Versailles, le 26 décembre 1879.
Il demeure une figure importante de l'art de la gravure et de la numismatique, dont l'héritage perdure dans le domaine des médailles et des monnaies.

Aujourd'hui, ses pièces sont très recherchées par les collectionneurs, notamment la pièce de 20 francs en or Louis XVIII. Certaines émissions de cette pièce présentent des caractéristiques rares qui font grimper leur cote.
Prototype en flan bruni : Cotée à plus de 10000 € en qualité Superbe (SUP).
- 1816L (Bayonne) : Cotée à 5000 € en qualité Très Très Beau (TTB), avec seulement 853 exemplaires.
- 1816W (Lille) : Cotée à 3000 € en qualité SUP, avec 4 295 exemplaires.
- 1822H (La Rochelle) : Cotée à plus 5000 € en qualité TTB, avec 1 253 exemplaires.
- 1824MA (Marseille) : Cotée à 4000 € en qualité TTB, avec 2001 exemplaires.

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